|
Prologue
Sarah Bernhardt
La divine! Cette
expression qui peut sembler hyperbolique pour nos contemporains,
on aurait presque envie d'en rire à présent ! Mais naguère,
le verbe et non l'image tenait auprès du public le haut du
pavé. Nos aïeux en extase, appelaient leur acteurs «monstres
sacrés» et même «locomotives»! En ces années là ou la télé
n'officiait pas, les foules comme envoûtées emplissaient les
théâtres, véritables temples de la prospérité
Qui
mieux que Sarah Bernhardt peut personnifier le génie du théâtre?
Elle était l'objet d'une intarissable vénération. Pour Sacha
Guitry, sans la moindre ambiguïté, elle symbolisait purement
et simplement la mère spirituelle. Mais qui est-elle? Nous
allons nous employer à expliquer son mythe. Les dates, certes,
sont fastidieuses, mais pour délimiter une vie, il en faut
au moins deux !
|
Sa naissance se situe
en 1844, son décès en 1923 ! Son père, Edmond Bernard, était
étudiant en droit, mais en ce qui le concerne, le terme de géniteur
serait plus approprié, du fait de son absence dans la vie de sa
fille. Il s'est tout de même manifesté une ou deux
fois quand sa fille connut quelques ennuis financiers temporaires.
Sa mère Youle était moins absente mais peu assidue . Elle vivait
de la galanterie et manifestait peu de dispositions maternelles
que Sarah compensa auprès de madame Guérard, une charmante
voisine qui devint sa confidente. Le duc de Morny, demi frère
de Napoléon III, influencera en temps voulu l'orientation
de Sarah vers le milieu théâtral.
|